Okaeri
Description: Heiji x Kazuha, 10 ans après le manga: Heiji est devenu détective privé, Kazuha a disparut de son existence...Jusqu'au jour où il la retrouve dans des conditions particulières...
Il est conseillé d'avoir lu le manga jusqu'au tome 20 au moins pour comprendre les personnages.
Catégorie: Détective Conan
Genres: Autre - Suspence
Persos principaux: Hattori Heiji - Toyama Kazuha
Okaeri # Chapitre 6
En sortant du commissariat, après avoir remis leur déposition, Heiji raccompagna Kazuha chez elle. Son amie d’enfance était silencieuse, et détaillait minutieusement le sol. Heiji se mordit la lèvre, ne sachant que dire ou quoi faire pour remonter le moral de sa meilleure amie. Après hésitation, il marmonna :
« Dire que tu disais tout le temps que je portais la poisse avec tous ces meurtres… Finalement c’est peut-être toi la malchanceuse.
… Idiot. Murmura-t-elle après une hésitation.
Me traites pas d’idiot, idiote ! »
Un sourire amusé apparut toutefois sur le visage de Kazuha. Comme toujours, Heiji était là quand elle avait besoin de soutient ou de réconfort, et même si il remplissait ce rôle assez maladroitement, elle retrouvait toujours le sourire. Le détective la contemplait en souriant, puis leva la tête vers le ciel sans nuage dressé sur leur tête et chuchota un :
« Désolé Kazuha… »
Elle se retourna vers lui, surprise. Elle voyait parfaitement où il voulait en venir. Il s’excusait d’avoir dû démontrer la culpabilité de Rei, ou peut-être s’excusait-il que Rei soit un meurtrier ? Elle soupira dans un sourire et le frappa gentiment à l’épaule.
« Tu es bête, tu n’as pas à t’excuser, au contraire. Voler une vie est impardonnable… »
La déception la rongeait toujours autant, et elle n’arrivait toujours pas à croire que Rei avait pu faire une chose aussi abjecte, aussi horrible. Elle se sentait à ce moment là très vide, et seul Heiji avait réussit à la faire réagir. C’était d’ailleurs une des choses qui avait fait qu’elle était tombée amoureuse de lui… Maladroitement, il est toujours à ces côtés et veille constamment sur elle. Puis, comme pour détourner la conversation, son ami d’enfance demanda :
« Mais au faites, pourquoi as-tu posé l’invitation pour ton mariage directement dans ma boîte au lettre ? »
Kazuha le dévisagea, l’air crédule. Elle soupira, désolée que le brillant détective qu’il était ne sache toujours pas lire dans le cœur des gens, contrairement à ceux des assassins. Elle le foudroya du regard en pensant :
« Parce que j’espérais te voir, idiot ! »
Mais elle ne put pas lui dire ça. Elle était trop timide et pas assez extravertie pour révéler les sentiments qu’elle avait enfouie pendant dix ans. Alors elle se contenta d’hausser les épaules et de lâcher :
« Je n’avais plus de timbre, c’est tout. »
« Mais non, idiote ! »
Kazuha le regarda, interdite, pendant qu’Heiji croisa ses bras derrière sa tête et s’écria, les joues rosées, sur un infime ton de reproche :
« Si tu connaissais mon adresse, pourquoi n’es-tu pas venu me rendre visite durant ces dix années ? »
Cette question prit la jeune femme de court, et elle se mit elle aussi à rougir. Bien sur qu’elle était venu lui rendre visite, plusieurs fois même elle avait espéré pouvoir le voir et s’excuser pour son départ précipité, dix ans auparavant. Mais soit le brillant détective n’était pas à son bureau, soit la peur lui tordait le ventre et elle s’enfuyait comme une voleuse. La peur de le voir aux bras d’une autre, ou pire, la peur qu’il l’ait rayé de sa vie et de sa mémoire l’étranglait, et jamais elle n’avait osé franchir le seuil de sa porte. Mais ça non plus elle n’arrivait pas à l’avouer. Elle ne savait pas si quelqu’un l’attendait à son bureau ou non, et puis ils venaient juste de se retrouver, c’était trop tôt… Pourtant, l’expérience lui avait appris qu’il ne fallait jamais remettre au lendemain les choses qu’on peut faire le jour-même. Mais cette même peur la clouait au sol, et elle se risqua à marmonner un :
« Il y a sept ans, tu avais l’air d’être occupé, je ne voulais pas te déranger… »
Heiji fronça les sourcils d’incompréhension. Kazuha faisait bien évidemment allusion à cette fameuse matinée où elle avait croisée cette femme sortir de l’appartement d’Heiji. Et ce n’était certainement pas une cliente, vu que le soleil venait tout juste de se lever. Un vague sentiment de jalousie l’imprégnait alors. Mais elle n’avoua pas à Heiji à quoi elle pensait en chuchotant cette phrase. Il abandonna l’idée de la questionner sur cette énigmatique phrase, et choisit de prendre son amie d’enfance à son propre jeu :
« Tu sais, tu m’as manqué durant dix ans… »
Cette phrase laissa Kazuha bouche bée, rougissante. Elle n’était pas sure d’avoir bien entendu la phrase qu’avait prononcée son ami d’enfance. Lui souriait en coin, et continua sa phrase :
« C’est sur que des idiotes comme toi, c’est difficile à remplacer ! »
Sur le moment, elle se détesta d’avoir pu penser une seconde qu’elle ait pu lui manquer. Mais après réflexion, ces propos prouvaient qu’à ses yeux, elle était irremplaçable. Et tant pis s’il la considérait comme une idiote. C’était déjà bien qu’il ne l’ait pas rayé de sa vie comme une vulgaire poupée de chiffon.
Enfin, ils arrivèrent à la maison de Kazuha. Heiji resta consterné, en remarquant que le quartier où habitait son amie d’enfance se trouvait deux rues derrière le sien. Il pensait toujours que si Kazuha ne l’avait pas contacté durant ses dix années, elle devait avoir une bonne raison. Mais toutes ces années sans elle lui avait laissé comme un vide, il lui manquait quelque chose. La joie et la simple présence de Kazuha. C’est quand on perd quelque chose qu’on se rend compte à quel point elle est importante, et Heiji en avait fait les frais.
Kazuha s’approcha de sa porte d’entrée d’un pas hésitant. Elle se retourna vers Heiji, et lui sourit maladroitement. Elle lança un « on s’appelle rapidement surtout !! » accompagné d’un signe de main. Mais son geste fut interrompu par la voix forte de son ami d’enfance qui l’appelait. Elle se retourna dans sa direction, il s’approchait d’elle. Son regard était sérieux et posé, plongé dans les pupilles vertes de la jeune femme.
« Ce que tu allais me dire, il y a dix ans… lorsque je ne t’ai pas écouté…
Le cœur de Kazuha battait la chamade, et elle baissa la tête, le rouge lui montant aux joues.
... c’était uniquement que tu allais déménager ? Ou alors il y avait…autre chose ? »
Elle se mordit la lèvre à cette phrase, puis releva la tête dans un sourire. Elle hocha la tête.
« Il y avait autre chose… commença-t-elle. Mais je te le dirais une autre fois. Promis ! »
Heiji leva les yeux au ciel. Kazuha passa ses mains dans ses longs cheveux, et questionna également le détective :
« Et ce que tu as dit à Rei… comme quoi tu ne me laisserais pas à Rei… ça… ça sous-entendait quelque chose ? »
Confidence pour confidence. Heiji ne s’attendait pas à cette question, bien qu’il l’ait lui-même interrogé de manière détournée sur ses sentiments. Il sentit ses lèvres s’empourpraient. Il caressa les cheveux de son amie d’enfance tendrement avant de répondre :
« Oui, mais je te le dirais quand tu me diras ce que tu voulais me dire il y a dix ans. »
Kazuha était rouge comme une pivoine, et lui tira la langue. Heiji enleva alors sa casquette, et la posa sur la tête de Kazuha. Elle écarquilla les yeux, alors qu’elle tâtait la casquette préférée de son ami. Lui, s’écarta de la jeune femme dans un salut de la main.
« Tu as intérêt de me la rendre surtout ! »
Il commença à regagner son quartier, les deux mains dans les poches de son jean, lorsque Kazuha lui cria :
« Tadaima Heiji !! »
Il se retourna, perplexe quand à cette phrase. Il ne savait pas comment l’interprété, surtout que c’était elle qui était partit dix ans auparavant. Mais son sang de détective ne fit qu’un tour, et dans un sourire malicieux, il chuchota pour lui-même :
« Okaeri Kazuha… »
Bon retour dans mon ma vie Kazuha…
Bienvenue dans mon cœur Kazuha…