Recueil OS
Description: Un regroupement d'Oneshots Naruto sur l'Amour. Leur différence ? Les couples sont tous différents. Vous trouverez du yaoi (soft), du yuri (soft aussi), des couples classiques, d'autres plus surprenant... Il y en a pour tous les goûts ! OS 1: L'orgueil d'une kunoichi OS 2: Le courage de pardonner
Catégorie: Naruto
Genres: Shojo - Romantique
Persos principaux: Aburame Shino - Aburame Shino
Le courage de pardonner # Chapitre 2
Le Courage de Pardonner:
Des clefs qui tombent
Des jambes qui flanchent
Une main qui étouffe un sanglot
Et…
La
jeune fille ouvrit doucement ses yeux verts et mit quelques secondes à
analyser l'endroit où elle se trouvait. Ses cheveux d'un rose vif peu
commun étaient éparpillés sur un oreiller mouillé. Au bout de plusieurs
minutes, après avoir pesé le pour et le contre sur l'idée de rester au
lit toute la journée, elle se leva. Le contre l'emporte haut la main
avec l'argument imparable: "Tsunade me tuera si je ne suis pas dans son
bureau à l'heure". La rose prit appuie sur ses coudes et se leva en
ronchonnant. Elle eut un mouvement de répulsion lorsque ses pieds
touchèrent le sol glacé de sa chambre. Elle resta immobile quelques
instants, à jeter des coups d'œil circonspect à la pièce, qui n'avait
pas changé d'un pouce depuis ses treize ans. Ce qui n'était pas
étonnant en sachant qu'elle avait passé les quatre années suivantes en
mission, en apprentissage avec le cinquième Hokage ou en soin intensifs
à l'hôpital de Konoha. D'un pas chancelant, une main dans sa tignasse
rose bonbon, la jeune femme se dirigea d'un pas lent vers la cuisine.
Sur la table étaient posés plusieurs tartines grillées et de quoi les
recouvrir –confitures, chocolats...- avec du café et du jus d'orange.
Tout ceci accompagné d'un petit mot sous le pot de confiture:
"Bonjour Sakura-chan !
Voici un délicieux petit-déjeuner pour que tu retrouves la forme. Travaille-bien !
Maman.
PS: Courage!"
Sakura
sourit doucement mais rangea tout ce que lui avait préparé sa mère.
Elle n'avait pas faim. Elle observa silencieusement, assise à cheval
sur sa chaise, l'endroit où elle avait mangé pendant plusieurs années.
Elle ne se sentait pas chez elle. Depuis quelques mois, elle ne
partageait plus son petit-déjeuner avec ses parents. Elle donnerait
tout pour retourner dans cette cuisine: chaleureuse,
fourmillante de milles et une odeur et où surtout des souvenirs de
rires étaient rangés dans un des tiroirs. La kunoichi soupira, et
essuya une larme qui manquait de tracer un sillon sur ses joues pâles.
Encore une fois, comme la nuit précédente, elle repensait à cette scène
horrible dont elle avait été malheureusement le témoin. Chassant ses
pensées de son esprit, elle se dirigea vers sa chambre où elle se vêtit
de sa tenue habituelle: un short moulant bleu lui descendant jusqu'au
haut du genou, une jupe courte blanche superposée sur son short, un
haut rose foncé à manche courtes, et ses gants noirs. Sakura passa
ensuite dans la salle de bain, et manqua de glisser sur le carrelage en
apercevant son reflet dans le miroir au dessus du lavabo: ses yeux
étaient rougis d'avoir trop pleurés, de grosses cernes noires se
dessinaient sous ses paupières, son teint était blafard… Rien à voir
avec la Sakura vive et pétillante que tout le monde connaissait. Un
inconnu se serait éloigné de la jeune fille, se demandant s'il avait à
faire à un spectre vivant. Pour cacher tout ça, elle étala un peu de
fond de teint comme lui avait apprit Ino et dessina de jolis traits
noirs autour de ses yeux comme lui avait expliqué Tenten. Ceci fait,
elle se chaussa et quitta la maison de ses parents. Il faudrait
sérieusement qu'elle se trouve un appartement où vivre.
Sakura
arriva avec cinq minutes de retard à l'hôpital, essoufflée. Tsunade
l'attendait dans le hall, les mains posées sur les hanches, des
sourcils froncés indiquant clairement la colère de la belle femme aux
cheveux blonds. L'élève de l'Hokage se confondit en excuse sur son
retard, si bien qu'après un soupir excédé, la femme de cinquante ans
l'amena en salle d'opération où elles avaient rendez-vous pour sauver
un ninja revenu en salle état d'une mission.
Après
s'être préparées, elles entrèrent dans le bloc d'opération. Le ninja
était allongé au centre de la pièce, un trou dans sa poitrine que les
médecins ninjas essayaient tant bien que mal de combler grâce à ses
cheveux. Des inscriptions noires étaient écrites sur le sol, formant un
cercle autour du blessé. Tsunade ordonna à son élève de prendre la
place de Shizune, qui s'essoufflait. Elle s'exécuta. Les minutes
passaient, Sakura ne devait pas relâcher sa vigilance. Mais son esprit
vagabonda contre son gré sur les derniers évènements de ses derniers
jours. A cet instant, Tsunade poussa violemment Sakura sur le côté qui,
surprise, roula par terre. L’Hokage reprit l'activité de son élève en
lui assénant de l'attendre dehors.
Surprise
et vexée contre elle-même, la rose obéit aux ordres et sortit. Elle
s'en voulait. Elle avait parfaitement compris pourquoi Tsunade avait
été si violente avec elle. La vie d'un ninja, d'un homme avait été
entre ses mains et elle avait pensé à autre chose. Elle s'était
relâchée, et Tsunade l'avait remarqué. Pitoyable. Elle avait agit comme
une débutante qui laissait ses émotions l’envahir. Un bon ninja devait
pourtant faire abstraction de ses sentiments…
Tsunade
sortit du bloc opératoire, un regard lourd de reproche et de compassion
pour sa jeune élève. Cette dernière se leva en entendant son maître
arriver et baissa la tête, se confondant en excuse. La blonde fronça
les sourcils et commença son sermon :
_ Sakura. Tu le sais, un bon ninja…
_ … doit faire abstraction de ses sentiments, Tsunade-sama, compléta la rose.
_ Exactement. Cette règle s’applique d’autant plus aux médics-nins, qui
ont la vie des autres sur leurs épaules. Si tu n’es pas bien, autant
que tu ne viennes pas. Un ninja absent vaut mieux qu’un ninja
malheureux.
Sakura
garda la tête baissée, écoutant avec calme les paroles de son
professeur. Tsunade savait parfaitement que la kunoichi mesurait
l’importance d’une vie, peut-être plus que d’autres médecins ninjas.
C’était pour cela que la troisième sannin en personne l’avait prise
sous son aile. C’est également pour son talent et sa sensibilité que la
blonde aux couettes refusait que Sakura commette des erreurs
irréparables, une mort. Elle ne s’en remettrait pas.
Tsunade
congédia la jeune fille en soupirant, lui laissant une journée de
congé. Sakura quitta l’hôpital d’un pas lent et traînant. Perdu dans
ses pensées, elle ne savait pas où elle allait…
Des clefs qui tombent
Des jambes qui flanchent
Une main qui étouffe un sanglot
Et…
Chassant
des pensées trop douloureuses, Sakura releva la tête, lâchant du regard
le sol damé de la place principale de Konoha. Depuis quand était-elle
ici, à fixer inlassablement les habitants de Konoha qui se baladaient
en famille, entre amis, en couple… en couple. Sakura soupira et
continua à marcher. Elle se retrouva devant Ichikaru, le restaurant de
ramen où se rendait régulièrement son meilleur ami. Lui ne s’y rendait
que très rarement, elle n’allait certainement pas le croiser. Voir
Naruto manger comme un goinfre ses ramens lui mettrait un peu de baume
au cœur.
_ Bonj…
Elle
fut coupée dans son élan devant le spectacle qui s’offrait devant elle.
Un groupe de ninja s’était formé dans le restaurant, formant une sorte
d’arène autour de deux ninjas qui se disputaient. Intriguée, Sakura
s’approcha, jouant des coudes pour se frayer un chemin. Elle écarquilla
les yeux et retint un cri de surprise. Naruto tenait Kiba par le col de
sa veste, le regard hurlant de colère. Kiba ne se débattait pas, ne
cherchant pas à se mesurer à son ami. Il avait mieux à faire. Hinata se
tenait à leurs côtés, tentant de les raisonner. Devait-elle soutenir
son meilleur ami ou le garçon qu’elle aimait ?
_ Putain Kiba, t’es vraiment un enfoiré ! s’exclama le réceptacle de Kyûbi.
_ ça ne te regarde pas ! Laisse-moi, je dois lui parler.
_ Parce qu’en plus tu veux lui parler ? Tu n’as plus le droit de lui adresser la parole après ce que tu lui as fait.
_ Bordel, c’est une histoire entre Sakura et moi !
_ Naruto-kun… Kiba-kun… Calmez-vous je vous en pris… bafouilla Hinata.
Sakura
resta pétrifiée. Naruto et Kiba parlaient d’elle comme si elle n’était
pas là. D’ailleurs ils ne l’avaient pas remarquée. Ils continuaient de
se disputer, plus violemment maintenant. Naruto menaçait le brun de son
poing, tandis que ce dernier refusait de se battre contre le blond.
Hinata détourna le regard, cherchant quelqu’un qui pourrait l’aider à
résonner les deux garçons. Ses yeux de nacres croisèrent ceux
d’émeraudes de la kunoichi. Une main sur la bouche, elle murmura le nom
de la rose :
_ Sakura…
Aussitôt,
Naruto lâcha Kiba qui se laissa tomber contre le mur. Le blond observa
son ami, honteux et tenta de l’approcher. Kiba lui se releva, poussa
Naruto sur le côté pour rejoindre la rose qui sentait les larmes lui
monter aux yeux. Il approcha sa main du visage de la médic-nin pour
essuyer une larme qui coula le long de sa joue pâle.
_ Sakura.
Elle
repoussa violemment la main du brun, qui la regarda avec tristesse.
Elle sortit du magasin, et courut à travers les rues de Konoha pour
échapper au visage du brun qui hantait son esprit depuis quelques
jours. Quelques jours… Les souvenirs l’obsédaient encore :
_ A quoi penses-tu Sakura ?
Kiba
avait posé cette question après avoir baisé la main qui caressait son
visage. La tête posée sur les genoux de la kunoichi, le couple était
installé sur le canapé du petit appartement de Kiba. Akamaru dormait
non loin sur le parquet, et Sakura, perdu dans ses pensées, mit
quelques secondes avant de répondre au ninja.
_ Pardon ?
Kiba
rit doucement avant de se redresser et de déposer un tendre baiser sur
le front proéminent de Sakura. Ils étaient en couple depuis quelques
mois déjà, et il ne s’était toujours pas lassé de la peau de pêche de
la jeune fille, de son odeur cerise, de ses cheveux roses si soyeux… Il
reposa sa question, et Sakura baissa la tête, honteuse.
_ Je pensais… A l’équipe 7. Quand il y avait Sasuke…
Le
maître-chien fronça les sourcils et crispa sa main sur l’épaule de son
amoureuse. Il approcha doucement son visage de cette dernière qui
rougit et déposa un baiser sur les lèvres pulpeuses de l’élève de
Tsunade. Sakura amplifia leur baiser et laissa la langue de Kiba
rencontrer la sienne. Le garçon mit fin à cette passion doucement en
décollant son visage de celui de la rose.
_ Tu m’aimes ? demanda-t-il dans un souffle.
La jeune fille rigola doucement en caressant le nez du shinobi d’un doigt.
_ Bien sur gros bêta !
Il
sourit, plongea son visage dans la chevelure rose de la jeune femme,
caressant avec douceur la cuisse légèrement découverte de Sakura.
_ Et Sasuke… Tu l’aimes ?
Cette
phrase prit la rose de court. Elle émit un hoquet de surprise alors que
Kiba plongeait maintenant son regard ébène dans les siens.
_ B… Bien sur que non, quelle question !
Sakura
ricana, en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille. Son
compagnon agrippa son bras un peu trop violemment en murmurant:
_ Menteuse.
Le
visage du maître-chien était sévère, ses traits crispés traduisaient sa
colère montante. Mais son regard implorant trahissait une immense peine
également. Sakura regardait Kiba, les yeux écarquillés de surprise.
Devant l’absence de réaction de la femme qu’il aimait, il répliqua
sèchement :
_
Depuis le temps que je te connais, je sais quand tu mens et quand tu
dis la vérité. être dans l’équipe d’Hinata aide aussi : quand tu es
gênée ou quand tu mens, tu bafouilles et tu mets une mèche derrière ton
oreille.
Sakura
resta pantoise. Certes, cette question l’avait gênée, mais pas pour les
raisons que Kiba croyait : l’évocation du nom de Sasuke, de son premier
amour, la mettait dans tous ses états, elle ne s’était pas remise de
son départ. Kiba soupira et s’écarta de la jeune fille.
_ Je ne veux pas te partager alors que ton cœur est avec lui. Je ne veux pas te partager avec un traître.
Sakura se leva immédiatement, fusillant son petit-ami des yeux.
_ Sasuke n’est pas un traître ! De quel droit parles-tu de lui ainsi !
_
Tu vois !! répliqua-t-il. Ta réaction est la preuve même de tes
sentiments ! J’en ai marre que tu te moques de moi ! Tu te sers de moi
en attendant le retour de Sasuke !
_ Quoi !? Mais tu t’es regardé avant de parler ? Tu es jaloux et prétentieux ! Je ne supporte pas ça !
_ Désolé de ne pas être parfait comme môsieur-Uchiwa !
Le
coup partit tout seul. Sans s’en rendre compte, Sakura avait giflé
l’homme dans lequel elle était lovée quelques secondes plus tôt. Kiba
massa sa joue, jetant un regard dédaigneux et lourd de reproche à la
rose. Elle regrettait son geste, mais refusait de l’avouer.
_
Je me demande même si tu m’as déjà aimé… Je ne suis pas qu’un simple
amant qui te soulage de temps en temps. Je t’aime Sakura mais je refuse
de te partager avec quelqu’un d’autre.
_ Alors si tu n’as pas confiance en moi, je n’ai plus rien à faire avec toi. Au revoir Kiba.
La kunoichi sortit de l’appartement en claquant la porte, laissant le maître-chien frapper le mur, refoulant ses larmes :
_ Merde !
Sakura courait. Les larmes coulaient sur ses joues sans qu’elle ne puisse les arrêter. Qu’est-ce
qu’il lui avait pris de lui dire ça ? Etait-elle si insensible aux
sentiments du garçon ? Désespérée après cette lourde dispute, elle se
rendit au logement de sa meilleure amie, cherchant en elle un
réconfort. Ino l’avait écouté pendant plusieurs heures se plaindre. La
blonde posait sa main sur l’épaule de la rose en commentant ses
paroles. Sakura pleurait, les mains crispées sur ses genoux. Elle s’en
voulait terriblement de ne pas avoir pu lui dire qu’il se trompait,
qu’elle l’aimait. Que Sasuke, c’était du passé. Peut-être était-ce
parce que ce n’était pas vraiment du passé. Une part d’elle était
peut-être encore avec Sasuke. Elle avait expliquée à la Yamanaka à quel
point elle avait été horrible et surtout, à quel point elle voulait se
faire pardonner. La nuit était tombée depuis longtemps et Ino eut du
mal à consoler la rose.
_
Tu sais, commença la kunoichi blonde, si ce matin on m’avait demandé si
tu aimais Kiba, je pense que je n’aurais pas su quoi répondre.
_ …
Que pouvait répliquait Sakura ? Même sa meilleure amie doutait de ses sentiments envers Kiba.
_
Mais, continua-t-elle, après t’avoir vu pleurer et t’avoir entendu, je
ne peux qu’affirmer haut et fort que tu l’aimes. Tu ne pourras pas
oublier Sasuke, c’est normal. Mais Kiba a pris une place importante
dans ton cœur, et tu te dois de le rassurer et de lui montrer ton amour.
Ino
lui sourit chaleureusement en lui faisant le V de la victoire avec ses
doigts. Sakura sourit doucement, essuyant avec ses manches ses joues
mouillées. En riant, Ino prit la jeune fille dans ses bras et la serra
fort contre elle. La kunoichi rose ferma les yeux. Qu’est-ce que c’est
bon d’avoir une amie sur qui compter…
Il était tard quand Sakura quitta Ino. Plus de deux heures du matin. Mais
elle voulait rétablir le malentendu auprès de Kiba le plus rapidement
possible, pour qu’ensuite ils puissent se retrouver passionnément sur
l’oreiller. Elle monta rapidement les marches d’escalier menant jusqu’à
l’appartement du garçon. Ses talons claquèrent mais elle s’en moquait.
Arrivée devant la porte, elle mit quelques secondes pour retrouver les
clés que lui avait confiées le garçon, qui voulait qu’elle puisse le
voir quand elle le souhaitait. Elle avait presque emménagée chez lui
maintenant. Sakura tourna la poignée et rentra dans l’appartement.
Akamaru l’accueilla en lui faisant la fête. Mais un bruit étrange
résonnait dans l’appartement sombre. Elle suivit les bruits qui la
menèrent devant la chambre du garçon, ouvrit la porte…
Des clefs qui tombent
Des jambes qui flanchent
Une main qui étouffe un sanglot
Et…
Devant
ses yeux horrifiés, Sakura vit l’homme dont elle était éperdument
amoureuse au dessus d’une femme inconnue. Entendant la jeune fille,
Kiba se retourna et s’arrêta dans un élan alors que la femme au dessous
de lui ramena le drap pour cacher sa poitrine nue et demanda d’une voix
haletante :
_ C’est qui celle-là ?
Mais
Kiba ne l’écouta plus, sortant du lit sans se couvrir pour se poser
devant Sakura, qui le repoussa et s’enfuit en courant. Il chercha à la
rattraper, mais elle l’empêcha de le suivre en claquant la porte sur
ses doigts.
Sakura
arrêta sa course, essoufflée d’avoir fui le garçon. Etait-il encore
derrière lui ? Elle l’ignorait. La kunoichi inspecta la rue dans
laquelle elle se trouvait. Si… Familière… Elle était devant son
appartement. Les escaliers qu’elle avait tant de fois escaladés pour le
rejoindre, même en pleine nuit, la porte qu’elle avait tant franchie
pour se réfugier dans ses bras. Tout était en face d’elle. Sans qu’elle
sache pourquoi, elle monta les escaliers et s’engouffra dans
l’appartement. Une sorte de besoin, le besoin de sentir son odeur, de
revoir cet endroit. Sakura posa les clés sur le comptoir en entrant, et
se laissa tomber sur le canapé percé du salon. Les larmes lui montèrent
aux yeux. Ce canapé, c’était celui de leur première fois. Cette cuisine
dans laquelle elle avait tant cuisiné, laborieusement certes, et où il
s’était tant moqué de sa cuisine médiocre en riant de bon cœur. Ce
salon dans lequel elle s’endormait dans ses bras au plein milieu d’un
film, où dans lequel ils faisaient des batailles de coussins comme des
enfants. Cette salle de bain qui avait accueilli tant de fantasme
pervers et où elle avait installé au fur et à mesure ses produits de
beauté. Cette chambre… Cette chambre qui respirait son parfum, cette
chambre où une photo d’eux deux était posée sur la table de chevet. Ce
lit où elle s’était tant endormie, après ou pas une nuit d’amour. Ce
lit où il l’avait trompé… Combien de temps resta-t-elle dans cet
appartement, à scruter chaque recoin de chaque pièce, ses souvenirs
l’obsédant sans cesse ? Elle ne savait pas. Mais au bout d’un moment,
une main se posa sur son épaule et elle sursauta. Le maître-chien se
tenait derrière elle, toute la peine du monde inscrite dans ses yeux
noirs.
_ Sakura…
Elle fuyait son regard, essuyant une larme qui s’était échappée de son œil.
_ Je… J’étais venu rassembler quelques affaires, et te rendre tes clés.
Mais
le garçon ne l’entendait pas de cette oreille. Avec passion et douceur,
force et délicatesse, il serra la kunoichi dans ses bras, humant son
parfum en suppliant :
_ Ne me quitte pas Sakura… s’il te plait. Je t’aime trop.
Elle serra ses mains pour s’empêcher de répondre à cet élan d’affection.
_ Je ne peux pas Kiba.
_ Tu manques à Akamaru… répondit-il. Et à moi aussi.
Elle
sourit doucement, puis le repoussa délicatement. Elle voulut sortir de
l’appartement mais il l’attrapa par le bras et la força à le regarder :
_
J’étais bourré. Quand tu m’as dit que c’était fini, j’étais anéanti, et
j’ai fait la tournée des bars. Et cette fille… Je ne sais même pas qui
c’est, mais j’avais besoin de penser à autre chose et…
Il s’arrêta, reprenant son souffle.
_ Je
sais, ça n’excuse en rien ce que j’ai fait. J’ai parlé à Ino ce matin,
elle m’a raconté ce que vous vous êtes raconté il y a quelques jours.
Je t’aime tellement… Pardonne-moi, s’il te plait…
Le
shinobi était à genoux, sa main retenant le poignet de la rose. Cette
dernière scruta le sol, rassemblant ses esprits. Son cœur lui disait de
se jeter dans ses bras, mais sa tête lui ressassait sans cesse la scène
dont elle avait été témoin.
_ Comment… Comment pourrais-je te faire à nouveau confiance ?
_ ça sera dur, je sais… Mais je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour te reconquérir. S’il te plait, ne me laisse pas.
Sakura
rendit les armes devant tant d’amour, s’agenouilla pour être à la
hauteur du garçon qu’elle ne cessait d’aimer, malgré sa trahison. Elle
caressa doucement son visage et cala sa tête dans le creux de l’épaule
de Kiba, qui l’attira à elle avec force en lui caressant le dos. Il
murmurait toujours les mêmes mots : « Pardon » et « Je t’aime ».
Certes, la rose se sentait trahie. Certes, la rose aurait du mal à lui faire entièrement confiance. Mais c’était parce qu’elle l’aimait de tout son être. Parce qu’elle l’aimait de tout son être qu’elle avait eu le courage de lui pardonner.
FIN
J'espère que cet oneshot vous a plu ! J'aime bien le KibaxSakura, je ne sais pas pourquoi, une soudaine affection pour ces personnages et ce couple. Je ferais peut-être même une fanfiction sur eux... à réfléchir !